C’est dans les années 80 que l’on a vue émerger de nombreux créateurs… Ainsi que l’ouverture de maisons de couture prestigieuses. La façon de faire la mode vient de changer, la haute couture descend dans la rue…
Azzedine Alaia dans les années 80
Stars, mannequins vedettes, jolies filles riches et célèbres ou petites Parisiennes… Beaucoup de femmes de toutes les générations se sont reconnues tout au long des années quatre-vingt dans le style exemplaire de simplicité, de soin et de sex-appeal prôné par Azzedine Alaia. Champion dans toutes sortes de techniques. Technique qui, avant lui, étaient généralement le privilège de la haute couture. Il a su expérimenter nombre de nouvelles matières négligées comme la viscose, ou des fibres artificielles comme le Lycra. Habile à de vertigineux mélanges (cuir et dentelles, jersey de soie et tweed brut)… Perfectionniste à l’extrême, ce sculpteur d’étoffes marque profondément la silhouette de la femme contemporaine. Il maitrise toutes les phases qui conduisent de la construction d’un vêtement jusqu’à la manière de le porter.
Dans les années 80, Azzedine Alaia est unanimement considéré par l’ensemble de sa profession comme un maitre absolu. Il n’a pas hésité à marié les accessoires très divers… Comme les chaussures, le sac à main ou petite sacoche, les breloques, et autres bijoux… Boucles d’oreille, bracelet, bague de fiançailles… Monté à Paris de sa Tunisie natale dans les années cinquante, il ne cesse depuis de hanter d’obscurs locaux. Dont il ne sort guère. Mais où il reçoit, conseille, retouche et pare des personnalités dont le nombre et les noms sont aussi éblouissants que confidentiels. Après avoir connu, pendant les années quatre-vingt, le deuil éclatant d’une gloire certaine, ce petit grand couturier est à nouveau volontairement rentré dans l’ombre. Pour ne plus produire que de rares collections à tirages très limités… Ou quelques belles robes sur mesure et sur commande.
Thierry Mugler
Ancien danseur du corps de ballet de l’Opéra du Rhin, Thierry Mugler, né à Strasbourg en 1948, est fortement marqué par la culture rhénane. Il conserve pour tout ce qui est spectacle un vibrant intérêt. Sa maison, lancée en 1974, ne se départira plus des influences complémentaires du futurisme et du rétro hollywoodien. Mélange explosif qui engendre dans la ferveur une série de défilés à sensations fortes. Mise en scène, en lumière et en musique, la personnalité de chaque mannequin « interprète » la robe. L’épaule très accentuée, la hanche ronde, un brin spationaute, la diva qu’il dessine démode définitivement la fille-fleur des années baba-cool au profit d’une silhouette hyper-structurée avec son petit sac à main et ses chaussures plates.
Provoquer : la devise de Thierry Mugler
Très sûr de lui, le créateur œuvre pour des super-femmes qui ne craignent pas de se faire remarquer. À partir de 1978, Mugler, passionné par la photographie, sera le premier homme de mode à réaliser lui-même ses propres campagnes publicitaires. Robes de Stars ou cuir clouté, Barbarella ou gitane, c’est avec un très élégant petit tailleur couture que Thierry Mugler donne le meilleur de lui-Même. Ayant constitué d’emblée sa propre grammaire, il est l’un des rares créateurs qui, en vingt ans, ne se soit jamais démenti. Un parfum, Angel, est venu épauler la marque avec un remarquable succès. Du studio de création à ses boutiques, en passant par la fabrication ou la distribution, celle-ci est l’une des seules en France à maitriser la totalité de sa chaine de production.